dimanche 21 septembre 2014

L'invasion des piranhas végétariens

L'été est maintenant officiellement terminé, j'espère que vous en avez profité pour faire une saucette dans l'un des merveilleux lacs et rivières du Québec. Nous n'avons peut-être pas les belles plages des Tropiques, mais nos eaux sont aussi accueillantes que les lagons du sud. En effet, dans les dernières années différentes espèces exotiques y furent repêchées telle qu'un diable rouge dans l'archipel Lac Saint-Pierre en 2012 et un poisson tête de serpent d'Indonésie sur les berges de la rivière Saint-Charles en 2010. Une autre espèce semble visiter les régions nordiques de plus en plus régulièrement. Il s'agit des pacus, mais vous connaissez sûrement davantage leurs cousins... les piranhas.

La dernière apparition de l'espèce au Québec remonte au 8 juin 2012, où un pacu rouge fut pêché dans la rivière Saint-François, tout près du barrage de la centrale de Drummondville. Le pacu semble également attiré par l'Europe; un pacu fut capturé dans le détroit d'Oresund en Suède en août 2013, et dans la Seine en France en septembre de la même année. En mai dernier, c'est son cousin le piranha qui fut retrouvé à Vosges en France. Au pays, le pacus et piranhas ont également visités par le passé la rivière Châteauguay, le Canal Rideau ainsi que la Colombie-Britannique. 

Pacu rouge retrouvé dans la rivière Saint-François le 8 juin 2012
Devrions-nous nous inquiéter de la récente apparition du pacu dans la rivière Saint-François? Selon Philippe Brodeur, biologiste au Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, nous n'avons pas à craindre de perdre nos orteils. Contrairement à leurs cousins les piranhas, les pacus sont omnivores et bien qu'ils se nourrissent à l'occasion de mollusques et d'insectes, il sont davantage attirés par la végétation et les noix que par la chair humaine. Bien qu'ils puissent survivre en été, les pacus et piranhas attraperaient leur coup de mort lors de nos hivers rigoureux. Comment se sont-ils retrouvés dans nos eaux alors? Les principaux suspects sont les aquariophiles, qui collectionnent ces espèces exotiques. Les pacus et piranhas ayant une très forte croissance, il arrive qu'ils soient rejetés à l'eau lorsqu'il deviennent trop à l'étroit dans leur bocal.

Si le cas du pacu n'inquiète pas le gouvernement, la problématique de l'introduction d'espèces exotiques dans notre écosystème est prise très au sérieux. L'une des espèce les plus commune dans les aquarium, les poissons rouges, ne devraient normalement pas se retrouver dans nos cours d'eau mais s'y propagent de plus en plus. Cette introduction met en péril l'équilibre naturel, les espèces envahissantes prenant l'espace et la nourriture des espèces indigènes, et étant également de potentiels porteurs de maladies et parasites étrangers. D'autres espèces qui se propagent à un rythme inquiétant sont la carpe asiatique, qui peut manger jusqu'à 40% son poids quotidiennement et qui pourrait se croiser avec nos espèces de carpes locales et ainsi mieux se propager, ainsi que le gobie à tâche noire, qui fut introduit non pas par les aquariophiles mais par le rejet de l'eau des ballast des navires commerciaux.

Pour en revenir aux pacus et piranhas, le danger de propagation n'est pas totalement écarté. Quoique la probabilité soit mince, le réchauffement des eaux du Québec pourrait permettre à l'espèce de survivre. Outre le réchauffement climatique, la pollution thermique causée par les eaux usées et les systèmes de refroidissement d'usines pourraient créer des zones plus tempérées. C'est ce qui est arrivé près des panaches thermiques de la centrale nucléaire Gentilly-2, où une population de moule, la petite corbeille d'Asie, fut retrouvée. Cette espèce qui aurait normalement dû être éradiquée par les eaux froides réussit tout de même à survivre et à se reproduire, augmentant ainsi les risques d'adaptation à notre climat.

Faites donc bien attention si jamais vous souhaitez vous rafraichir près d'une centrale nucléaire ou hydroélectrique, les pacus sont peut-être dans les parages. Il ne s'agit peut-être que d'histoires de pêches, mais on raconte qu'en 2001, deux pêcheurs de Papouasie seraient morts au bout de leur sang après s'être fait dévoré les testicules par des pacus. Il ne faudrait s'en étonner... après tout ils raffolent des noix.

dimanche 31 août 2014

Les ombres de Magnotta

Dans quelques semaines débutera le procès de Luka Rocco Magnotta, accusé du meurtre prémédité de l'étudiant chinois Jun Lin le 24 mai 2012. Le meurtre sadique fit d'abord les manchettes lorsque des parties du corps de la victime furent envoyées par la poste au Parti Conservateur Canadien. Une vidéo fut ensuite mise en ligne démontrant Magnotta tuer Lin sauvagement puis s’adonner au cannibalisme et à la nécrophilie. Suite à une cavale internationale de quelques jours, il fut arrêté à Berlin et plaide actuellement non coupable.
Différentes facettes du "Peuple de l'ombre"

Parmi les détails sordides de l’histoire, un a particulièrement retenu mon attention. En 2007 Magnotta écrivit sur le défunt site Orato.com un article décrivant son expérience avec les « shadow people » et ses théories sur le sujet. Dans l’article intitulé Shadow People: The Growing Phenomenon Magnotta raconte qu’un soir alors qu’il venait de s’endormir en écoutant la télé, il fut réveillé par un bruit sourd. Croyant qu’un intrus était dans son appartement, il garda les yeux à demi fermés et c’est alors qu’il aperçut dans son placard une ombre ayant une silhouette humaine qui semblait fouiller à travers ses manteaux et chaussures. Dès qu’il s’est levé pour allumer la lumière et prendre un bâton de baseball, l’ombre a immédiatement disparue. Marqué par cette expérience, Magnotta décrit ensuite les différentes théories concernant les « shadow peoples » qu’il a trouvés en cherchant sur le web.

L’observation du « peuple de l’ombre » est un phénomène qui semble avoir prit de l’ampleur depuis une quinzaine d’années. Similaire aux apparitions de fantômes, les « ombres » ont parfois une masse informe, parfois une silhouette humaine. Ils sont composés uniquement d’ombre, sans avoir de traits particuliers autres que d’occasionnels yeux rouges ou jaunes. Leur comportement varie selon les témoignages, étant parfois immobiles et semblant observer les témoins, parfois furtifs et parcourant une pièce à grande vitesse.

Les tenants du surnaturel ne semblent pas s’entendre sur la nature de ces créatures. Certains les considèrent comme des fantômes, alors que d’autres croient qu’il s’agit de démons, d’êtres extra-dimensionnels, de voyageurs du temps ou même d’extraterrestres. Dans le camp scientifique, on croit plutôt qu’il s’agit d’illusions ou d’hallucinations pouvant être causées par le sommeil, les champs électromagnétiques ou une forme d’épilepsie.

L’utilisation de narcotiques et de psychotropes incluant les métamphétamines, la cocaïne, l’ecstasy et le LSD, de dopaminergiques comme le pramipexole ou de médicaments comme la diphenhydramine (ex : Benadryl) et la pseudoephedrine peuvent également produire ce type d’hallucination. L'utilisation du psychotrope benzylpipérazine (sel de bain) est une piste particulièrement intéressante à explorer. L’épisode du 20 février 2012 de l’émission Intervention du réseau A&E suit Skyler, un consommateur de sels de bains qui dit voir des « shadow people » (qu’il appelle égale des « phase people ») et qui fabrique différentes armes à l’aide de bâtons de golf pour les combattre.

Skyler fut plus tard diagnostiqué avec un syndrome schizo-affectif, il est donc difficile de déterminer si ses hallucinations furent bel et bien causées par la drogue. Un autre cas, celui d'une ex-consommatrice de 19 ans de Kingsport, vient appuyer la connexion entre sels de bain et les « ombres ». La jeune femme dit avoir essayé de s’ouvrir la jambe au couteau sous l'influence de la drogue car elle croyait qu’il y avait des vers à l’intérieur. Elle dit également avoir vu des « shadow peoples » qui venaient chez elle pour la voler. Également, l’émission de Jane Velez-Mitchell sur le réseau CNN du 6 juin 2012 intitulée Designer Drugs Causing Violent Behavior? présente le témoignage de Tyler, un ex-consommateur de sels de bains qui dit en être arrivé au point de voir ces « shadow peoples ». Il décrit que sous l’influence de la drogue, il se sentait comme possédé et devenait paranoïaque. Il n’en a consommé que pendant deux mois, mais il est convaincu que s’il avait continué, il serait également devenu cannibale.

Cette dernière observation est intéressante en rapport au cas Magnotta car la consommation de sels de bain fut liée à une série d’attaques violentes souvent impliquant des actes cannibales lors de l'été 2012. Le 2 juin 2012 en Louisiane, Carl Jacquneaux alors sous l'influence des sels de bains mordit Todd Credeur au visage lors d'une attaque. Cet incident survint quelques jours après qu’une attaque similaire eut lieu à Miami le 26 mai. Rudy Eugene s’y dénuda et mangea le visage du sans-abri Ronald Poppo. Un policier dû décharger son arme pour l'arrêter, car bien que criblé de balles Eugene continuait son attaque. Bien qu’il fut fortement soupçonné d’être sous l’influence des sels de bain, le rapport toxicologique n’a trouvé que des traces de marijuana. Le mystère persiste quant aux motifs de son attaque.

Sans aucunement vouloir réduire le meurtre de Jun Lin à un simple bad trip, se pourrait-il que la consommation de psychotropes du type sel de bain ait un rôle à jouer dans cette attaque sauvage? Est-elle le lien entre l'attaque cannibale et les visions précédentes de "shadow people" décrites par Magnotta? Les réelles motivations de meurtre horrible resteront peut-être toujours dans l'ombre.

mercredi 13 août 2014

Toilette publique

Bien que le Festival Juste pour rire ait toujours eu un peu d'humour scatologique à sa programmation, il réussit encore à innover et tester nos limites. Cette année la Place des Festivals de Montréal eut droit à une toilette publique bien particulière, permettant à ses utilisateurs de ne manquer aucun numéro extérieur, et ce même s'ils devaient faire un Numéro 2.

Conçue avec le soutien de Cottonelle, la cabine de la Toilette Panoramique était composée de miroirs semi-réfléchissants, tout comme ceux utilisés par la police lors de leurs interrogatoires. Assis sur le trône, les utilisateurs pouvaient alors voir sans problème les gens faisant la file à l'extérieur, alors que ces derniers en profitaient pour se replacer une couette devant le miroir. Gaven Dumont, directeur des relations publiques à The Montreal Office, agence qui approcha Cottonelle pour le Festival, indique que cette toilette inusité s’inscrivait parfaitement dans leur campagne promotionnelle. Tout en comédie, elle permettait de faire réfléchir les usagers sur leur hygiène personnelle. De par sa frontière brouillée entre l’intérieur et l’extérieur, si l’on réussit à se sentir à l’aise et en confiance dans le cabinet, on le sera automatiquement à l’extérieur. Cela reflétait bien la philosophie des produits du commanditaires, selon laquelle l’assurance dans la sphère publique passe d’abord par une bonne hygiène dans la sphère privée. Si vous êtes déçu d'avoir manqué cette occasion de montrer votre côté exhibitionniste n’ayez crainte, Juste pour rire prévoit de réinstaller la Toilette Panoramique lors de la prochaine édition du Festival.
Vue panoramique depuis l'intérieur de la Toilette... Panoramique
Bien qu'original, le concept n'est pas nouveau. En 2002, l'artiste Patrick Killoran installa son oeuvre "Glass Outhouse" au Sculpture Centre de New York. L'année suivante, l'artiste italienne Monica Bonvicini installa l'oeuvre "Don't Miss a Sec" devant la Tate Britain à Londres. Selon l'artiste, en plus de permettre aux utilisateurs de sa toilette de ne pas manquer un instant de se qui se passe à l'extérieur, l'oeuvre avait pour but de porter à réfléchir sur la frontière entre ce qui est public et ce qui est privé, ainsi que du besoin profond de notre société de devoir absolument tout voir.

Deux toilettes de verre inspirées de son oeuvre sont également installées en permanence à Suphur Springs au Texas.


Des toilettes de ce genre ont également trouvé place dans des restaurants. À New York, le restaurant Spice (anciennement connu sous le nom plus approprié de Peep) offre également une expérience culinaire hors du commun puisque toutes les toilettes sont en verre semi-réfléchissant. Ayant reçu la commande de rendre ce restaurant thaïlandais sexy, le designer Stefan Boublil a immédiatement pensé au thème du voyeurisme. Outre les toilettes, le plafond est en miroir, le plancher en alluminium poli, le tout est éclairé de néons roses et accompagné par le film “Sex, Lies and Videotape” qui joue en boucle.

Le phénomène est également présent de l’autre côté de la planète. Ouvert en 1997 à Darwin en Australie, le Buzz Café excelle dans les soirées bien arrosées. En effet, la surface des urinoirs pour homme est une baie vitrée semi-réfléchissante qui donne directement sur la salle à manger! Des urinoirs semblables furent également installé au bar Felix, au sommet du Peninsula Hotel de Hong Kong. Avec vue sur la ville, la surface y est cependant complètement transparente, laissant à l'altitude le soin de procurer de l'intimité aux utilisateurs. Depuis quelques temps cependant, des urinoirs en marbre ont été ajoutés.

Que se cache-t-il derrière cette tendance des cabinets transparents? En être l’utilisateur nous permet-il d’être plus conscient de notre hygiène ou nous transforme-t-il en voyeur? Les vrais voyeurs ne sont-ils pas plutôt ceux qui tentent d’avoir un aperçu de l’autre côté du miroir? Faire ses besoins aura rarement soulevé tant de questions philosophiques.

dimanche 27 juillet 2014

Les Petits Hommes verts de la Petite-Patrie

Les ovnis. On a souvent l'impression que les extra-terrestres ne font leur tourisme que dans les champs et prairies de ce monde. Après le silence sidéral, la tranquilité de la campagne doit aiser la transition avec une nouvelle civilisation, bien que primitive. Il est par contre surprenant d'apprendre que les villes et métropoles ne sont pas en reste. Seulement à Montréal, des dizaines de cas sont rapportés chaque années.

Il ne faut cependant pas crier aux Martiens trop facilement. Un OVNI reste un Objet Volant Non Identifié bien avant tout. L'hypothèse qu'il s'agisse de voyageurs extraterrestre n'est qu'une parmi tant d'autres. Certains y voient plutôt des engins militaires secrets, des visiteurs d'une autre dimension, voir des esprits farceurs qui prennent l'apparence de soucoupes pour créer la confusion parmi nous.

Pour démontrer la fréquence des apparitions urbaines, j'ai décidé de me concentrer sur un seul quartier de Montréal, Rosemont-Petite-Patrie, afin d'explorer certains signalements récents de même qu'un cas célèbre dans le monde ufologique québécois.

Sur le site de l'Association Québécoise d'Ufologie, (AQU), on peut entre autre lire deux témoignages récents rapportant des lueurs étranges dans le ciel du quartier. Un homme raconte que le 23 février dernier il apperçut deux lumières clignotantes, l'une rouge et l'autre bleu, se déplacer vers l'ouest. Le tout semblait être un avion jusqu'au moment où les lueurs se mirent à faire différents zigzags dans le ciel, pour ensuite s'élever en altitude pour redescendre après quelques instants. Le témoin alla alors chercher sa conjointe qui affirme également avoir vu les lumières faire leur étrange ballet chaotique dans le ciel, allant dans tous les sens et devenant stationnaires de temps à autres. Ce n'est que lorsqu'un avion a traversé le ciel dans sa direction que les lumières disparurent en direction nord-ouest. Le tout aura duré une dizaine de minutes. 

Un autre témoignage, datant du 13 octobre 2013, fait mention de cinq lueurs oranges et silencieuses volant en formation, tel un vol d'oiseau. La photo ci-contre tirée du site latest-ufo-sightings.net fut prise à Montréal à la même date. S'agit-il du même ovni? Difficile à dire, car ces témoignages sont pratiquement les seules traces des ces événements. Denis Boily, directeur de la région de Montréal pour l'AQU affirme que le nombre de signalement du genre est si élevé, que l'association ne peut malheureusement pas enquêter sur tous les cas. L'ovni n'ayant laissé aucune trace, la formation a but non lucratif active depuis une vingtaine d'années ne peut faire autre chose que recueillir le témoignage du témoin dans un cas semblable. L'AQU organise également des soupers à chaque mois ouverts à tous les passionnés d'ufologie leur permettant d'échanger sur leurs enquêtes respectives et effectue à l'occasion des soirées d'observation en campagne, afin de dénicher de possibles ovnis. 

Lors de l'hiver 2012-2013, un homme déclare avoir vu de son balcon une soucoupe de 3-4 mètres projetant des faisceux lumineux roses, bleus et blanc. Fait encore plus étrange, le témoin rapporte n'avoir accordé que très peu attention à l'engin, et d'être retourné écouter la télé comme si tout était normal. Une heure plus tard, l'engin était toujours sur place et c'est alors que le témoin décida d'aller se coucher! Selon Yann Vadnais qui dirige le Groupe d'Assistance et de Recherche sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés (GARPAN) et qui recueillit ce témoignage, ce genre de réaction quoique surprenante n'est pas inhabituelle dans les cas d'observation d'ovnis. L'état de choc des observateurs ou un certain "effet secondaire" du phénomène ayant une influence sur la perception des témoins pourraient être la cause du "blocage mental" décrit dans ce cas. Vous pouvez lire la déclaration écrite du témoin sur le site du GARPAN.

Reconstitution à partir d'un croquis du témoin, gracieuseté du GARPAN

Je vous invite d'ailleurs à explorer davantage ce site. C'est après avoir évolué pendant quelques années au sein d'une autre organisation ufologique, Ovni-Alerte, que Yann Vadnais décida de créer le GARPAN afin d'être à l'écoute des gens ayant observés des phénomènes qu'ils peinent à expliquer. Voulant proposer une approche différente de ce qui se fait généralement en ufologie, le GARPAN met en ligne de nombreux vidéos laissant toute la place aux déclarations des témoins, à leur reconstitution des événement auquelle le GARPAN ajoute une aide visuelle grâce à l'infographie et la géolocalisation. Voici d'ailleurs l'une de ces vidéos traitant d'un autre cas obervé dans le quartier, cette fois le 5 mai 2013.

Maintenant dans sa troisième année d'existence, le GARPAN compte une bonne dizaine de collaborateurs qui enquêtent sur les cas qui sont rapportés chaque semaines. L'organisation offre également à Québec une formation de 45 heures en ufologie qui laisse grande place à la pratique, que se soit en participant à l'entrevue de témoins ou en enquêtant sur une simulation de Rencontre Rapprochée du Deuxième Type (phénomène ayant laissé une trace physique sur son environnement). 

Le cas le plus célèbre associé au quartier Rosemont-Petite-Patrie est probablement l'observation rapportée par Madame Florida Malboeuf le 6 janvier 1977. Résidant alors au 6420 Casgrain, la femme de 58 ans observit de sa fenêtre vers 1h30 du matin ce qui semblable être "une grosse huître" de couleur grise munie de phares blancs sur sa base et d'environ 15 pieds de diamètre atterrir sur un toit de l'autre côté de la rue. Selon ce qui fut rapporté par les médias de l'époque, il s'agirait du 6399, mais d'autres sources indiquent qu'il s'agit plutôt du 6451.

Vue approximative à partir de la fenêtre du 6420 Casgrain. L'immeuble jaune est le 6399.

Quelques instants plus tard, deux humanoïdes d'environ 6'5'' et aux long bras sortirent de la base de l'engin. Ces derniers auraient été vêtus d'un costume pâle très serré et sans ceinture, et de casques semblables à des bonnets de bain. De par leur démarche, Mme Malboeuf estima qu'ils devaient peser environ 25 livres. Ils s'approchèrent du bord du toit afin de regarder les alentours, puis retournèrent à leur vaisseau qui décolla peu de temps après et se dirigea vers la rue Bellechasse au sud. Selon l'observatrice, toute cette séquence d’événements dura environ une minute, durant laquelle le chien du voisin aboya sans arrêt.

Selon des informations obtenues par Yann Vadnais du GARPAN, l'immeuble sur lequel l'engin s'est posée aurait été complètement vide lors de l'événement, ce qui l’amène à émettre l'hypothèse que l'immeuble fut volontairement choisi comme lieu d’atterrissage pour cette raison. Peut-être les humanoïdes avaient-ils une technologie quelconque leur ayant permis d'observer à travers les murs des logements?

Quelques heures plus tard, après qu'elle en eu discuté avec son fils André, ce dernier monta sur le toit en question et y découvrit un cercle de neige fondue de 15-20 pieds. La base du cercle était composée d'une mince couche de neige surmontée d'une couche de glace, indiquant que la source de chaleur ayant causé la fonte venait du dessus et non du dessous du toit.
Photo de Gilles Lafrance parue dans le Journal de Montréal du 9/01/77

Ayant contacté l'aéroport de Dorval pour signaler l'observation de sa mère il découvrit qu'elle n'était pas seule; trois autres témoins affirmèrent avoir vu quelque chose se déplacer au-dessus de la station de métro Rosemont. Paul Dubeau, un mécanicien travaillant à l'aéroport Dorval, indique également avoir été témoin d'un objet volant plus tôt le soir de l'événement. L'objet aux lumières rouges et blanches clignotant irrégulièrement se trouvait à environ 40 000' d'altitude et se déplaça du nord au sud pour ensuite descendre à mi-chemin et disparaître environ au sud du Parc Jarry.

Quelques jours plus tard, lorsque des ufologues se rendirent sur place pour enquêter, on aurait également découvert des traces de pas de 6" de long et 1.7" de large dans la couche de glace, liant ainsi ces traces à l’événement ayant causé la fonte du grand cercle. Il y aurait également eu une solution mauve près des traces. Celle-ci était soluble à l'eau, mais l'échantillon était trop faible pour une analyse plus poussée. Pour en savoir davantage, vous pouvez lire la couverture qu'en fit le Petit Journal en 1977 ainsi qu'écouter le témoignage de Madame Malboeuf et son fils accordé à Richard Glenn. Vous trouverez également sur cette page des croquis de l'engin et des humanoïdes.

Y a-t-il un lien entre toutes ces histoires? Décrivent-elles un même phénomène s'étant répété à travers le temps ou bien les témoignages rapportés trouvent-ils leur source dans divers phénomènes naturels, vols d'avions ou hallucinations? Peut-être bien que Rosemont-Petite-Patrie est devenu un quartier si populaire, qu'il attire maintenant des locataires des quatre coins de l'espace. Si c'est le cas, cela expliquerait pourquoi le prix des condos atteint des sommets astronomiques...

jeudi 3 juillet 2014

Amazone.qc

Dernièrement, de jeunes héros ont fait les manchettes, que ce soit pour avoir permis de retrouver un bébé kidnappé, ou pour avoir sauvé une fillette de l'attaque d'un essaim de guêpes. L'inspiration m'est alors venu d'explorer davantage l'histoire de l'une de nos plus célèbre héroïne, Madeleine de Verchères.

Marie-Madeleine Jarret de Verchères est née le 3 mars 1678 de Marie Perrot et François-Xavier Jarret de Verchères, seigneur de Verchères. La seigneurie est près du point de rencontre entre la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent, un lieu de passage important pour les Amérindiens. La région est donc régulièrement une zone d'affrontements entre colons et Iroquois. Deux frères ainés de Madeleine, de même que deux maris de sa soeur furent tués lors de ces confrontations. Madeleine avait déjà eu l'occasion d'admirer le courage de sa mère, qui en 1690 dû défendre le fort de la seigneurie pendant deux jours en l’absence de son mari, avec l'aide de quelques hommes seulement.

Deux ans plus tard, Madeleine a 14 ans et est devenue l'ainée de la famille. Le 22 octobre, alors que sa mère est à Montréal et son père à Québec, elle eut à son tour à défendre le fort d'une attaque iroquoise. Ce n'est cependant qu'en 1699 que son exploit est mis sur papier, alors qu'elle écrit une demande de pension royale à Madame de Maurepas, femme du Ministre de la Marine responsable des colonies. Le récit sera corroboré entre autre par l’intendant Jean Bochard de Champigny auprès du Ministre de la Marine en 1700. L'histoire de Madeleine se lit comme suit:



Le hasard a fait que me trouvant à l’âge de quatorze ans environ, à quatre cents pas du Fort de Verchères qui est à mon père, à huit lieues de Montréal, dans lequel il n’y avait qu’un seul soldat en faction, les Iroquois qui étaient cachés aux environs dans les buissons, firent tout-à-coup une irruption sur tous nos habitants dont ils enlevèrent une vingtaine. Je fus poursuivie par un Iroquois jusqu’aux portes, mais, comme je conservais dans ce fatal moment le peu d’assurance dont une fille est capable et peut être armée, je lui laissai entre les mains mon mouchoir de col et je fermai la porte sur moi en criant aux armes et sans m’arrêter aux gémissements de plusieurs femmes désolées de voir enlever leurs maris, je montai sur le bastion où était la sentinelle.

Vous dirais-je, Madame, que je me métamorphosai pour lors en mettant le chapeau du soldat sur ma tête et que faisant plusieurs petits mouvements pour donner à connaître qu’il y avait beaucoup de monde, quoiqu’il n’y eut que ce soldat, je chargeai moi-même un canon de quatre livres de balles que je tirai sur eux. Ce coup si précipité eut heureusement tout le succès que je pouvais attendre pour avertir les forts voisins de se tenir sur leurs gardes, crainte que les Iroquois fissent les mêmes coups.


En 1706, Madeleine épouse le lieutenant Pierre-Thomas Tarieu de la Naudière, sieur de la Pérade, et quitte Verchères pour Sainte-Anne-de-la-Pérade. En 1732, elle met par écrit une seconde version, beaucoup plus étoffée et spectaculaire de son récit adressée cette fois au gouverneur de la Nouvelle-France, Charles de Beauharnois de La Boische. Dans cette version le siège dure huit jours et Madeleine est aidée dans ses exploits par une galerie de personnages, dont ses deux jeunes frères, un ex-soldat alcoolique de 85 ans et la famille Fontaine composée de Pierre, sa femme et leurs deux enfants. Ensemble, ils repoussent les attaques de 45 Iroquois. Madeleine prend le commandement du fort, arme femmes et enfants de mousquets, fait plusieurs allers-retours à l’extérieur pour sauver la famille Fontaine, du bétail et même de la lessive. Au huitième jour, un fort détachement de la milice française parti de Montréal mené par l’officier De La Monnerie vient à leur rescousse. Madeleine l’accueille et lui remets les armes mais celui-ci lui remets en disant : « Elles sont en bonnes mains! » Madeleine aurait répondu : « Meilleures que vous croyez! »

Par le fait qu’à cette époque, plus aucun témoin des faits à part Madeleine n’est vivant, personne ne peut contredire les affirmations faites par cette dernière dans cette version du récit. Bien que ce ne sera pas demandé spécifiquement, la lettre avait comme but une augmentation de la pension reçue par Madeleine.

Elle aura par la suite, au cours de sa vie, l’occasion de sauver la peau de son mari à deux reprises contre l’attaque des Amérindiens. Selon un récit de sa petite fille Marguerite de la Naudière, elle aurait défendu le manoir de La Pérade alors que son mari était malade au lit. L'ennemi veut alors s’emparer des lieux mais elle les fait fuir armée de deux fusils qu’elle tire successivement. Cette menace écartée, elle est avertie par l’une de ses servantes que le toit est en feu. Elle sort alors à bout de bras son mari trop faible pour se hisser du lit. Alors qu'elle s’évanouit à ses côtés, une pluie éclate et éteint l'incendie.

C'est ainsi qu'est née la légende. Des récits semblables étaient fréquents à l'époque des premiers colons, comme celui de Françoise-Marie Jacquelin, dite Madame La Tour, qui défendit les siens lors de la guerre civile Acadienne en 1645 et celui de Marie-Anne de Saint-Ours, qui à 16 ans sauva ses frères et sœurs des Iroquois en 1691. Le récit de Madeleine marqua cependant l’imaginaire par sa transgression des rôles masculins/féminins tels qu’acceptés dans la société de l’époque. C’est l’absence du père qui pousse Madeleine (symbole de jeunesse et de virginité) à défendre son corps, son fort, sa patrie.

À l'époque, adopter un costume et un rôle d’homme pouvait être bien vu pour une durée temporaire dans des circonstances extraordinaires, mais pas dans la vie de tous les jours. Sa figure de guerrière amazone devenu un symbole pour les mouvements féministes, certains historiens mirent au grand jour certains aspects plus sombres de Madeleine de Verchères. Outre le fait qu'elle ait possiblement créée de toute pièce certains des aspects de son mythe, on aurait également découvert qu'elle serait la première en Nouvelle-France à acheter un esclave par contrat notarié le 15 juin 1709, un Amérindien du nom de Pascal, et en aurait possédée jusqu’à 13. L’un d'eux s’évada en 1734 mais est rattrapé et dit être battu par ses maîtres. Madeleine fut également considérée comme femme aux mœurs légères. Devenue le sujet de chansons grivoises, elle en poursuit l'auteur en 1730 pour diffamation. Il s'agit de Gervais Lefebvre, abbé de Batiscan!

Décédée le 8 août 1747 à l'âge de 69 ans, la mémoire de Madeleine sera préservée par une statue de Louis-Philippe Hébert inaugurée en 1913 sur les rives du Saint-Laurent à Verchères, considéré comme le plus gros bronze au Canada.

Ses exploits seront également le sujet de l'un des premiers long-métrages québécois en 1922. Son image sera par la suite utilisée pour favoriser le recrutement féminin lors de la Seconde Guerre mondiale ainsi que par le camp du Oui lors du référendum de 1980.

Les exploits de nos jeunes héros modernes passeront-ils le test du temps? Auront-ils une statue à leur mémoire dans 300 ans? Il n'est jamais trop tard pour créer de nouvelles légendes...